MARATHON DE METZ 17/10/2010 (1ère édition)
Mon 6ème marathon : objectif – de 3h00
Après mes 2 derniers marathons, j’étais décidé à prendre une revanche dès que possible.
J’avais en effet couru le 19/04/2009 à Annecy en 3h33’27 et avec beaucoup de crampes, et à Luxembourg 1 mois + tard, le 23/05/2009, avec un déficit en fer tout juste décelé et très important, qui a fait que je n’ai pas pu tenir le rythme prévu de 3h45 et que mon 2ème semi fut presque un chemin de croix (car je me suis entêté à finir, en 4h57’21, puisque j’envisageais 1 mois + tard le raid du Golfe du Morbihan, où j’ai fait un meilleur parcours en arrêtant juste après 55kms).
J’ai suivi un traitement pour relever mon niveau de fer qui est tout juste arrivé mois après mois au minimum requis en début d’année. Encore trop tôt pour un marathon de printemps, mais pourquoi pas pour innover et en courir un à l’automne. Ca tombe bien car il y a le choix dans la région entre Reims, Echternach (Lux), Saarbrücken (All.) et le renouveau de celui de Metz après un arrêt depuis 1993. Allez c’est décidé pour Metz, 3 semaines après la date de la naissance de mon 2ème enfant.
A ce propos mon amie est assez sceptique sur la compatibilité d’une préparation marathon et de mon soutien auprès d’elle d’autant + que nous avons déjà un enfant de 2 ans, mais le calendrier n’est pas si mal car je vais pouvoir commencer la préparation en août, un mois creux professionnellement, et car j’ai pu poser 4 semaines de congés avant le marathon pour être disponible pour ma famille et pour pouvoir aussi m’entrainer librement et sereinement.
J’ai progressivement augmenté les kms hebdomadaires avant le début le 23/08 de ma prépa selon le plan de Jogging magazine de 2006, pour réaliser un marathon en – de 3h en s’entrainant 8 semaines, 5 fois par semaine. J’ai opté pour 8 semaines (un peu rallongées quand même) pour ne pas me fatiguer avant la course, contrairement à 2009, et car je l’avais déjà fait avec succès auparavant.
La veille du début de la prépa je finis un entrainement de 19,5kms par une belle chute sur la route, dans une forte descente. J’ai eu beaucoup de chance car j’ai juste eu la peau bien râpée au genou droit, au coude gauche et à l’épaule droite. Ce fut un bel avertissement à faire attention jusqu’au départ de la course et à toujours bien regarder devant soi, surtout quand on va vite et qu’on est fatigué.
La prépa s’est bien passée. Je l’ai réalisée seul, mais j’ai pu cette fois aller quand nécessaire à un stade de Luxembourg ville pour faire mes fractionnés. C’est vraiment important pour avoir de bons repères et j’ai pu ainsi constater que je tenais bien le rythme, voire étais légèrement plus rapide que ce qui étais demandé.
Avec la naissance de mon fils qui s’est fait attendre 3 jours de plus que prévus, j’ai loupé mon semi test à Rémich (Lux) et 2 autres séances, mais j’ai pu terminer ma préparation en étant satisfait.
Sur les 2 dernières semaines je sentais un peu de fatigue à cause d’un manque de sommeil, et je me demandais un peu où j’en étais au fur et à mesure que l’entrainement s’allégeait. J’ai essayé (et partiellement réussi pendant un temps) de dormir plus pour être au top de ma forme, mais ça reste un point sur lequel je peux beaucoup progresser et j’espère gagner en fraîcheur lors de l’entrainement et du marathon à l’avenir.
La semaine avant la course le médecin me propose une analyse de sang pour mesurer mon niveau de ferritine (révélateur du niveau de fer dans le sang). Je suis à nouveau en déficit, mais juste légèrement cette fois avec 19ng au lieu de 22 ou 30 au minimum. Je suis déçu mais ne m’alarme pas étant donné mes bonnes sensations lors de la prépa. Ce sera au pire un léger handicap.
On arrive donc à la veille de la course et je descends exprès à Metz pour récupérer mon dossard puisqu’on ne peut le récupérer + tôt, ni le jour de la course, ni par courrier comme ça se fait à Saarbrücken. Comme il se disait sur des forums, il n’y a pas beaucoup de communication dans la ville sur cet événement. Le village marathon est à l’extérieur, sur une place entre la cathédrale et la mairie. C’est là aussi que ce situe l’arrivée de la course. Je ne croise pas de tête connue et ne m’attarde pas trop.
Le soir je dors dans le salon histoire de ne pas être dérangé pendant la nuit ni de déranger par mon réveil à 5h30. La nuit fut encore courte (6h), mais au petit matin les sensations sont meilleures que la veille.
Je me prépare et pars du Luxembourg un peu en retard sur mon planning et arrive à 8h15 aux abords du parking face au stade St Symphorien, à Metz. Ca bouchonne et j’hésite à sauter sur la 1ère opportunité de me garer, même un peu + loin, mais je finis par trouver une place non loin des vestiaires. Il fait frais (7 à 8°C) et il y a un peu de vent, mais a priori on aura la chance de ne pas avoir de pluie. Je fais le pari de ne pas trop me couvrir quand même pour la course et prend juste en + un vieux t-shirt à manches longues et un coupe vent jetable donné par les organisateurs.
Avant de rejoindre le départ je salue Hakim Bagy qui est présent et a préparé un groupe de coureurs sur Metz pendant plusieurs mois.
Je ne sais pas exactement combien de temps je me suis échauffé, mais sans doute moins de 15’. Le départ n’est pas loin, aux abords du plan d’eau de Metz. Un clin d’œil de Serge Girard est diffusé car il termine son tour d’Europe le même jour. Il avait été enregistré quelques semaines + tôt lors de son passage par Metz.
Enfin 9h, le moment du départ. Il n’y a pas vraiment de sas et le marathonien non licencié que je suis ne doit donc pas s’élancer en queue de peloton. Ca aurait été une aberration d’être derrière des licenciés voulant courir moins vite. Je me positionne relativement devant. Je n’ai pas croisé beaucoup de monde que je connaisse et je me trouve devant le meneur d’allure des 3h et celui des 3h15. Finalement ils ont dû être trouvés à la dernière minute. Mon retard fait que je n’aurais malheureusement pas eu l’occasion de croiser et saluer qui que ce soit.
A quelques secondes du départ l’émotion et l’excitation me gagnent un peu. J’espère beaucoup de cette course, même si je n’en connais pas le parcours. Je sais qu’il ne faut pas pour autant s’enflammer au début et je passe comme prévu le 1er km en 4’16, devant le meneur d’allure. Celui-ci me rejoint avant le 3ème km que nous atteignons en 12’20. On est déjà en avance de 25’’ sur la moyenne prévue. Le meneur va un peu trop vite et quand je lui demande il me répond pourtant qu’il veut passer le 1er semi en 1h29’/1h30’ (ce qu’il ne respectera pas). Entre temps je me suis débarrassé vers le 2ème km de mon t-shirt en coton à manches longues, mais je garde mon coupe vent jetable. Je l’enlève et le remets au grès de ma surchauffe corporelle et des bourrasques de vent. Quelques rares coureurs autour de moi l’ont gardé également.
Devant le rythme trop rapide du meneur en 3h, je me rallie à l’avis de certains coureurs de le laisser partir devant. C’est quelque part un risque à prendre à contre cœur. Je le garde en ligne de mire, mais il s’éloigne progressivement à mesure que l’on traverse le centre de Metz. Je passe pourtant le 4ème km en 16’30 avec 30’’ d’avance. Au 5ème km , franchi en 20’35, j’ai 40’’ d’avance. Je prends bien tous les ravitaillements, à commencer par ce 1er. Au début je prends de la dextrose que je garde sur moi et uniquement de l’eau. Les organisateurs ont eu la bonne idée de proposer des bouteilles d’eau. Mais encore une fois les poubelles sont trop proches des ravitaillements pour les coureurs qui vont vite ou ont besoin de + de temps avant de s’en défaire. Pour ma part, ce n’est pas gênant car je la garde entre chaque ravitaillement pour régulièrement me désaltérer, et au pire il y a suffisamment de poubelles dans ce parcours urbain.
Il y a un peu de monde en ville en ce dimanche matin, mais avec cette météo (et une communication insuffisante pour cette 1ère édition ?) ce n’est pas une grande foule qui nous encourage.
Au 6ème km je passe en 24’43, avec 47’’ d’avance. On est alors sur l’île du Saulcy où se trouve le campus universitaire. Je franchis le 7ème en 28’45 avec 1’00 d’avance et le 8ème en 33’05 avec 55’’ d’avance. Après je n’ai pas retenu tous les temps de passage et j’avais choisi une montre qui ne me permets pas de les enregistrer. Je porte une grande attention à l’évolution de mon avance ou de mon retard afin que le croisement de ces chiffres et de mes sensations me permette de donner le meilleur de moi-même tout en gérant mon effort.
Au 10ème km je vois le meneur d’allure un peu + loin encore et pourtant en passant en 41’27 j’ai pourtant 1’03 d’avance sur mon objectif. On est alors à la place de la République. Cette avance culminera à 1’19 au 12ème km, passé en 49’41. Après être passé devant la gare, au style germanique, nous sommes alors aux abords du nouveau centre Pompidou. Déjà il y a la queue devant pour y entrer. On entame alors une partie + verte dans le parc de la seille, le long d’un cours d’eau.
J’arrive au 14ème km en 58’38 et plus que 52’’ d’avance. Après le 15ème km en 1h03’05 cette avance descend à 40’’. Je me sens pourtant pas mal mais j’ai peut être inconsciemment laissé filé du temps, me retrouvant aussi un peu + seul déjà. Pourtant les 5 prochains kms sont plutôt montants.
Et en effet j’arrive au 20ème km en 1h24’53 avec plus que 7’’ d’avance et même 5’’ au passage du semi à ma montre en 1h29’35, en 92ème position. Bon, je suis encore dans les temps mais cette perte de mon avance m’inquiète un peu et je me dis que si je veux faire moins de 3h il faudra que pour la 1ère fois je réalise un négatif split sur la 2ème partie, ce qui n’est pas évidant du tout. A ce moment de la course on est dans le parc de Gloucester, près du Technopôle, et le meneur d’allure a au moins 1’30 d’avance sur moi et sur l’objectif. Les spectateurs eux se font peu nombreux.
Je tente de ne pas perdre plus de temps et de rester dans l’objectif, mais au 25ème km il y a une montée et je ne me retrouve plus qu’avec 3’’ d’avance. Je ne sais plus si avant ou après j’avais déjà atteint le niveau de 0’’ d’avance, toujours est-il que je me fais rejoindre par un groupe de 3-4 coureurs auxquels je décide de m’accrocher. Comme ça descend fort et que je descends plutôt bien je prends de l’avance sur eux et retrouve 21’’ d’avance sur les 3h au 26ème km que je franchis en 1h50’09. Ils vont progressivement revenir sur moi et je vais à nouveau tenter de prendre leurs pas. Ca va marcher jusqu’à la 1ère légère montée où je devrai me résigner à les laisser filer. Le 30ème km arrive et j’y crois encore car je passe en 2h07’26 avec 4’’ d’avance, mais ça sera la ou une des dernières fois que je ne noterai pas de retard sur l’objectif. A ce ravitaillement je prends tout ce que je peux, dextrose, sucre, banane et eau. Peu être que ça me fait perdre du temps d’un côté, même si j’essaie de ralentir le moins possible, mais ça m’évite peut être aussi d’en perdre +. Allez savoir.
En tous cas, même sans crampes, la perte progressive de moyens et la crainte de précipiter des crampes en forçant me font perdre du temps, d’autant plus que ça monte un peu du 32ème au 35ème km. Peu à peu je me rends à l’évidence que je ne ferai pas moins de 3h, mais je me dis que je peux faire encore 3h01 ou 02 ou 03, ce qui serait néanmoins une satisfaction.
On revient aux abords du stade St Symphorien et du plan d’eau. Des spectateurs et des bénévoles ont la gentillesse de nous féliciter et de nous encourager. Ca fait du bien d’autant plus que chaque petite montée est un peu + dure à chaque fois.
La fin du parcours empreinte en partie le début de la course. Je sais donc à quoi m’en tenir et depuis le 30ème km j’égraine les kms restant pour m’encourager. Il me tarde d’en finir, je redoute l’apparition de crampes et redoute aussi la fin montante de ce marathon.
Une 1ère alerte aux crampes apparait au 37ème km, mais sans gravité. Arrive juste après une montée pour revenir dans Metz centre par un pont. Ca va, mais je suis à court de ravitaillement car il ne me reste plus aucune des 12 doses de dextose que j’avais sur moi. D’ailleurs je n’ai pu utiliser 2 d’entre elles car je n’ai jamais pu en ouvrir l’emballage (à mieux préparer la prochaine fois). Il me tarde donc d’atteindre le ravitaillement du 40ème km. Je ne sais pas si l’organisme aura le temps d’assimiler le sucre et l’eau avant l’arrivée, mais si je le crois ça peut suffire. Car un marathon ça se joue autant dans la tête que dans les jambes.
Je ne me souviens plus de mes 10 derniers temps de passage par manque de lucidité sans doute, mais j’ai encore moyen de battre mon record en 3h04’12, datant du marathon de Cheverny 2008.
Peu après ce 40ème km, on attaque une montée vers le centre piétonnier. Là on a droit à beaucoup plus d’encouragements. C’est grisant, un peu comme les étapes de montagne au tour de France (toutes proportions gardées). Et c’est la conjonction de la montée et d’une tentative de relance qui fait que j’ai une brève crampe à un mollet. Je râle et continue de courir. Heureusement ça redevient vite plat et je peux courir normalement, mais avec la crainte que la crampe revienne.
J’arrive au 41ème km en 2h59’03. Il aurait fallu que je sois en vue de l’arrivée pour atteindre mon objectif. Est-ce encore possible que je batte mon record ? Ca va être dur car même si on arrive dans une portion descendante vers la place St Louis il faudra ensuite remonter jusqu’à l’arrivée sur la place d’Armes. Je jette mes dernières forces dans cette dernière montée où je ne connais pas de crampes. Ca y est l’arrivée est en vue. La foule est + dense. J’accélère autant que je peux mais c’est déjà trop tard, je franchis la ligne en 3h05’10 et officiellement mon temps est de 3h04’54, pour une 86ème place. J’ai 3h04’35 à ma montre, mais me range volontiers au chrono officiel. Peu importe.
Je suis habité d’un sentiment mitigé de déception de n’avoir une nouvelle fois pas réussi à faire moins de 3h à l’occasion de cette 5ème tentative, ni même d’avoir battu mon record, à quelques secondes près, mais d’un autre coté je suis satisfait d’avoir pas mal géré ma course, de ne pas avoir connu de gros problème et d’être revenu à mon meilleur niveau.
Je suis peut être d’autant plus déçu que je pense n’en avoir jamais été aussi proche des 3h : j’étais au niveau dans la prépa, la météo n’était pas idéale le jour J mais favorable lors de la prépa, mon sommeil pas idéal non plus et le parcours n’était pas des plus plats.
Peut être me faut il aussi plus de densité pour m’accompagner sur la 2ème moitié de la course et revenir donc à un plus gros marathon. Ou alors il faut que je risque plus (à prépa et sensations au moins égales), parte + vite sur le 1er semi (passer entre 1h25’ et 1h27’) et/ou suive à tout prix le meneur de bout en bout.
Après la course, le marathonien gourmand que je suis n’a bien sur pas oublié, de manger les 2 belles parts de tarte à la mirabelle (elles étaient bonnes) prévues par les organisateurs, avant de prendre la navette ramenant aux vestiaires où une douche bien chaude a fait du bien.
Ce n’est que partie remise. Un jour je l’aurai cette barrière des 3h, je l’aurai. Et si ce n’est pas à Metz, peut être à l’automne prochain à Echternach (Lux).
Merci à Estelle d’avoir compris combien ça me tient à cœur et d’avoir composé avec le rythme de l’entrainement.
Sujet: ce n'est que partie remise 
Lun 1 Nov - 12:50
que tu donneras le meilleur de toi-même,
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