Et comme Metz est en Moselle, pour ceux qui ne l'ont pas lu sur le forum des Vosges, je vous livre ici mon petit récit d'un premier Marathon qui est resté imaginaire pendant 25 ans, mais reste aujourd'hui bien réel dans mes deux cuisses !
Je suis parti super prudent en pensant en permanence à tous les conseils qui m'ont été donnés pendant un an (merci à tous, surtout à Christophe et à Bruno Heubi pour son livre). J'ai beaucoup surveillé mon cardio quite à lâcher mon "objectif" de 4h00, ce qui s'est vite confirmé. Quelques signes musculaires dès le 14ième km, sans savoir alors si c'était un problème.
2h07 au semi, puis le cardio m'a fait ralentir de plus en plus. Alors j'ai commencé à faire quelque concessions pour me maintenir un peu. Rassurant ou inquiétant, je commence à doubler les premier défaillants.
Déçu à l'approche des 30 km de constater que c'était définitivement raté pour les 4 heures, mais curieux de savoir ce qui m'attendait derrière puisque ma plus grande sortie faissait jusque là 30,4 km. Je prends quand même la pose au panneau des 30 pour la photo by Nadia qui m'a rejoint en vélo vers les 5 km. (Bientôt les photo...)
La découverte de l'inconnu ne s'est pas faite attendre : une petite contraction : les crampes cherchent. Autour de moi, un début d'hécatombe avec beaucoup de gens qui marchent en canard.
Côté ravitaillement, je prenais initialement une barre de céréales à chaque fois (tous les 5) et je renouvelais la bouteille d'eau que je portais à la ceinture. Vers 20 km, un léger creux à l'estomac m'a fait craindre la fringale alors j'ai doublé la mise : 2 barres à chaque ravito...
Quand j'ai commencé à craindre les crampes, j'ai bu le plus possible et me suis arrêté pour faire des étirements. Jusque là, je n'ai pas eu l'impression d'avoir eu besoin de tirer sur le mental, et donc si qq contrariétés physiques et chronométriques m'occupaient, j'étais bien dans ma tête.
Après la côte redoutés des 32, montée tranquille, j'ai progressivement laissé le cardio dériver pour courir à la sensation, ce qui m'a permis de retrouver l'allure du début. Nadia m'a quitté à l'entrée du plan d'eau pour rejoindre l'arrivée. Pendant cette fin en solitaire, j'ai oublié mes jambes douloureuses pour pousser, pousser en ne m'arrétant que pour boire et manger du sucre (et encore). Autour de moi, un vrai massacre ! Je double des dizaines et des dizaines de personnes qui marchent ou trotinent. Là, la déception du chrono a laissé place à la fierté d'avoir bien géré ma course. Tous ceux qui étaient dans mes temps (à deux ou trois exceptions près) avaient très mal géré leur course.
J'ai fini toute la distance en courant, après tout, c'était le but !
Un final de fou avec des pavé bancals, des côtes et des descentes, des passants qui font leurs course en plein parcours ; on tiens sous silence ce risque de crampes qui se réveil au moindre pas de travers et on reprends de plus en plus de vitesse. 2km... 1km... 400m... Et là ça commence à faire du bruit, la lumière au bout de la rue, le dernier virage...
Là ma fille Sonia qui me rejoint, puis Anaïs. Une de chaque côté, ca tombe bien, j'ai deux main et on franchis la ligne ensemble !
Bon, j'ai pas pleuré, je le regrette presque, mais une fois ou deux, je ne suis pas passé loin.
4h17 pour mon premier avec mes deux filles qui passent la ligne avec moi, ça restera que des souvenirs de bonheur.
Séquelles étonnement faibles par rapport à mes attentes : à part deux jambes de bois ce matin, tout est nickel !
Ceci dit, le lendemain midi pendant la promenade digestive, les canards du lac Symphonie m'ont pris pour un des leurs...