raid et semi-raid du golfe du morbihan 27/06/09

superbe course et superbe défi (177km), meme sur le semi raid (86kms, soit environ 2 marathons), pour qui n'a pas encore dépassé 42km.
cette course me tente beaucoup et commence à m'obséder. mais je ne vais pas envisager + que le semi raid pour le moment. on verra deja. et puis courir 2 fois de nuit ca me dit pas trop car si j'y vais c pour profiter de ce beau paysage.
qui l'a fait, qui serait tenté en 2009 ou 2010?
quel objectif horaire se fixer? meme si l'objectif n°1 sera le PLAISIR.
en prepa j envisage semi de metz, marathon d'annecy (objectif < 3h) puis peut etre celui du lux fin mai entre les 2, pour se tester à vitesse du raid et avec l'equipement requis.

vos commentaires et conseils sont bien sur les bienvenus. merci d'avance

ca y est je suis inscrit au semi raid de 86kms. qui connait? qui y va?
reste plus qu a trouver le matos et un logement.

un superbe parcours mais que c est long, en + avec un sac de 5,5kgs. je
me suis arreté apres 7h30, a 55kms (a sarzeau) sur 86 comme prevu, avec
l'arrivee de la nuit et surtout car je n'ai pas encore retrouvé mon
niveau minimum de fer et d'hemoglobine. mais ca remonte.
ce n'est pas une revelation pour moi ce type de course, mais je ne regrette pas.
allez y si vous aimez les longs trails quasi plats, avec sac, souvent en bord de mer
y a meme un trail de 56kms, mais a 20h...
et pour les + fadas, y a les 177kms du grand raid...
et comme le 2e cette annee sur cette distance, si vous le faites assez
vite vous pouvez repartir a temps pour les 86kms puisque les departs
sont a 24h d ecart...

Un rêve

Comme je t'envie

Bravo à toi, Nicolas !
Tu prévois tjs de faire Echternach ?

Bravo Nicolas ,

récup bien. Profite bien de tes vacances pour continuer à remonter ton taux de fer

merci a tous.
non christophe, je v me limiter a 1 ou 2 semis a priori a l'automne.
echternach ce sera pour dans 1 ou 2 ans, en alternance avec metz

Hermagot a écrit:

Bravo à toi, Nicolas !
Tu prévois tjs de faire Echternach ?

RAID
DU GOLFE DU MORBIHAN 27/06/2009 (5^ème édition)





Mon 1^er
raid : objectif initial finir les 88,49 kms, révisé à l’atteinte du 55,4^ème
km








Après avoir couru
un marathon par an depuis 2006 (lors duquel je visais à chaque fois mon
record), j’avais programmé fin 2008 de retenter la chose au marathon d’Annecy
le 19/04/09, puis de bénéficier de ma préparation pour enchaîner un mois plus
tard (le 23/05/09) avec un 2^ème marathon, à Luxembourg (mon pays de
résidence), pour le fun (en tant que meneur d’allure) et pour continuer à me
préparer pour cette 1ère expérience sur un long raid de 88,49 kms.





Malheureusement,
pour plusieurs raisons (hiver rude, manque de sommeil et déficit très important
en fer constaté juste avant le 2^ème marathon, sans doute lié à une
alimentation inadaptée bien que peu changée d’un an sur l’autre), je me suis
fatigué à l’entrainement et n’ai pas pu atteindre mes 2 premiers objectifs
(3h33’ au-lieu de moins de 3h04’ pour le 1^er, et 4h57’, en marchant
difficilement 12 kms, au-lieu de 3h45, pour le 2^ème).





Mon 3^ème
objectif, finir ce raid réputé et pittoresque de 88,49 kms entre Vannes et Port
Crouesty, le long du Golfe du Morbihan, était remis en question par voie de
conséquence pour des raisons de santé. Mon oncle médecin me déconseillait de le
faire, un médecin coureur rencontré sur le site « courir le monde »
(et l’ayant déjà fait) me disait que je pouvais le finir, et mon médecin
traitant approuvait du bout des lèvres le compromis raisonnable que
j’envisageais d’abandonner en fonction de mes sensations, après le
ravitaillement du 35,15^ème à Noyalo ou au + tard à celui du 55,4^ème
km à Sarzeau.





Afin d’arriver au
départ le + requinqué possible, j’ai fait le choix de faire très peu
d’entrainement après le marathon du Luxembourg, c’est-à-dire 2 sorties à vélo
de 30kms chacune et 3 petits footings dont juste 2 en conditions de course
(avec sac chargé) sur place, quelques jours avant le départ du raid.





Nous sommes arrivés
à Port Crouesty 5 jours avant la course afin de passer des vacances en famille
dans ce beau coin de Bretagne que je connaissais déjà. J’essaie autant que
possible d’allier mes compétitions les + longues avec un séjour familial dans
un environnement intéressant.


Nous avons choisi
de résider à quelques centaines de mètres de l’arrivée pour des raisons
pratiques. Pierre & Vacances propose aux familles avec des jeunes enfants
des appartements spécialement équipés, dans un cadre pittoresque avec accès
direct sur le port. Hormis quelques détails, nous en avons été satisfaits.


Ce qu’il y a de
bien c’est que la saison touristique avait à peine commencée en ce 22/06, ce
qui est + agréable question affluence.


Nous avons aussi eu
la chance d’avoir une bonne météo toute la semaine (y compris lors du raid),
peut être grâce au fameux micro-climat local ?





J’ai donc testé sur
place ma forme, mes ravitaillements et mon équipement après avoir bien coupé la
cap quelques semaines. J’ai testé aussi l’alternance course/marche qui est
vantée par certains sur les longs raids afin d’être + endurant. J’ai choisi une
proportion de 7’ de course pour 3’ de marche, toutes les 10’. C’est proche de
la fameuse méthode Cyrano et ça a l’avantage de ne pas trop baisser la moyenne
tout en permettant d’avoir le temps de se ravitailler en marchant. Ca me
donnait une moyenne satisfaisante dans ces circonstances de 8,3km/h, sans
forcer et avec un sac de 5,5kgs.





J’ai aussi complété
ma « préparation » par des après-midis de plage, thalassothérapie et
de golf à proximité immédiate de Port Crouesty. Autant dire que j’avais vraiment
optimisé ma préparation et que j’étais fin prêt pour ce raid qu’il me tardait
de découvrir.


Le 26/06/09, la
veille du raid, avait lieu le départ du grand-raid de 178kms qui fait tout le
tour du Golfe. 2 connaissances du site « courir le monde » (basilio
et pompier22) avait décidé d’y prendre part ensemble, en courant pour le
bénéfice de l’association « Coureurs de rêves ». Nous avons tenté de
nous rencontrer pour la 1^ère fois au moment où ils devaient prendre
leur navette vers le départ, mais nos timings respectifs n’ont hélas pas été
compatibles ce jour là. J’ai pu malgré tout repérer l’arrivée qui se montait
sur le parking du port et le lieu de départ des navettes, juste à côté.





Dans l’après-midi
nous sommes allés nous promener de l’autre côté de cette presqu’île de Rhuys,
vers Port Navalo et la pointe de Kerners. Sans le vouloir, nous sommes vite
tombés sur les sentiers qui bouclent le parcours. Le paysage à ces endroits y
est des + plaisants pour qui y arrive de jour (baie de Port Navalo, embouchure
du Golfe, plage de Treno, pointe de Kerners, etc…). Car c’est aussi ça que je
trouve dommage quand on court de nuit, c’est que l’on passe à côté de beaux
paysages. C’est aussi pour ça que je ne comptais pas aller au-delà de Sarzeau,
sauf à y dormir jusqu’à la limite autorisée, soit 5h du matin, et finir ce raid
de jour, mais aussi bien + tard (or une cousine de Nantes m’attendait à la
maison). Bref il était dit que je ne finirais pas ce raid cette année, mais
j’en aurais au moins vu une partie de la fin, comme aussi lors de ce court
footing en soirée en remontant le parcours depuis l’arrivée, sac au dos. Je me
suis limité à faire demi-tour au bout de 3kms, à Port Navalo.





Ce 27/06, jour de
raid, je me prépare tranquillement, mange à l’appartement, me fait aider à
mettre sur mon torse des bandes adhésives protectrices aux endroits supposés de
frottement du sac à dos, j’ai enlevé encore quelques changes superflus étant
donné la météo clémente annoncée. J’emmène le matériel obligatoire et même
+ : 2 l. de boisson (isotonique) au-lieu de 1,5 l., mon appareil photo qui
permet aussi de faire des petits films, mon i-pod (qui ne me servira qu’avant
la course) et quelques changes puisque je ne compte pas m’embêter à laisser un
autre sac aux organisateurs pour qu’il m’attende à Sarzeau (car je ne suis pas
sur d’y arriver et je veux m’éviter les complications de sa récupération + tard
si tel était le cas).





Vers 8h35 j’avais
reçu un sms de basilio. Ils étaient à Vannes et ça avait l’air d’aller après
90kms. Sympa d’avoir pensé à donner des nouvelles. J’essaierai de le contacter
mais sans arriver à le joindre car évidemment lors de ce genre de course, même
si le portable est « théoriquement » obligatoire par sécurité,
personne n’est pendu après. Quelques personnes que je croiserai le décrocheront
sur le parcours et auront le plaisir d’avoir un peu de soutien et de se sentir
– seules (paradoxalement quelque part), comme cette femme que j’ai doublé à la
nuit tombante.





A + de 13h30 il est
déjà + que temps d’aller rejoindre les navettes prévues à 14h sur le port. J’y
vais en petit footing de 3-4’.





Arrivé sur place
deux cars sont là. Je monte rapidement dans le 1^er (après m’être
renseigné par prudence sur sa destination) car le soleil tape pas mal à
l’extérieur. L’organisateur ne contrôle pas qui a bien payé et dit ouvertement
faire confiance aux gens. Je m’installe à côté d’un jeune vétéran et on discute
un peu. Il me dit être breton (il y en a évidemment beaucoup parmi les
participants) et avoir déjà fait cette course une fois en environ 13 heures.
C’est un trailer confirmé qui a aussi d’autres expériences et ambitions en
ultra. Une fois sortis du car on ne se reverra que quelques centaines de mètres
avant le ravitaillement de Noyalo, quand on se rejoindra et qu’il m’interpellera.





Durant le voyage en
car on est un moment comme face à un miroir quand on voit avancer sur le bas
côté de la route des coureurs du grand raid ou du relais, alors qu’ils sont à
52-54kms du but et à 2-4kms du ravitaillement de Noyalo justement. Ça met tout
de suite un peu d’excitation et d’engouement dans le car. Eux ne nous ont sans
doute pas vus, absorbés par leur effort sous ce soleil brûlant.





Après une petite
heure de trajet, on arrive à notre départ, au Parc Expo Chorus, en périphérie
sud de Vannes. Des gars attendent dehors, allongés à l’ombre. Ce ne doit pas
être des « grands raiders » car la limite de 22h après leur départ
pour repartir de Vannes vient de passer. Il n’y a pas foule à l’intérieur.
Quelques stands de marathons, mais surtout d’autres trails/raids, dont celui de
la Diagonale des fous (un des raids les + durs avec + de 150kms et +9000m de
dénivellation, à la Réunion) où je me renseigne un peu mais sans la moindre
envie d’y participer pour le moment.


Je récupère assez
vite mon dossard et une belle carte du parcours que je garderai quasiment tout
le temps à la main. Seul hic, les organisateurs ne donnent pas d’épingles à
nourrice. Après 2-3 sollicitations, je finirai par trouver auprès d’un autre
coureur ce qui me manque. Je donne 1 euro de caution (restitué à l’arrivée) pour
un gobelet en plastique rigide à utiliser aux ravitaillements par soucis
d’écologie. On peut même avoir un porte gobelet, mais étant donné la fréquence
des ravitaillements (5 en 88,49kms), ça ne me paraît pas indispensable.


Je vais ensuite
assister à la fin d’une conférence sur la traversée à la rame entre le Sénégal
et le Brésil, si je ne me trompe pas. Les 2 participants invités disent que
c’est une épreuve abordable apparemment en termes de coût et d’effort. Eux cherchent
à revendre leur embarcation avant de repartir vers d’autre aventures.


Une fois terminée,
je fais comme d’autres et squatte un stand vide où me reposer avant la course
en m’allongeant sur la moquette, les pieds surélevés sur une chaise. J’écoute
mon i-pod et tente de m’isoler. Un photographe qui va des uns aux autres me
prendra dans cette position sans que je sache si on pourrait me reconnaître.


Ayant loupé un
appel de mon copain marathonien et raider Eric, de Longwy, je le rappelle et il
vient gentiment un peu aux nouvelles. C’est vraiment sympa.


Le speaker fait le
compte à rebours avant le départ. J’étais persuadé partir à 18h mais non c’est
bien à 17h. Tant mieux. A 15h30 je me dépêche donc de manger une part de
gâteau-sport, histoire de ne pas l’avoir sur l’estomac au moment du départ. 1
heure + tard ce même speaker nous invite à aller nous mettre aux ordres sur la
ligne de départ. Je termine mon litre de boisson isotonique, un passage par les
w-c et me voilà dehors, où il fait encore chaud. C’est un peu stupide de nous
faire rester sous le soleil si longtemps. La plupart des coureurs ne bougent
pas. Evidemment, contrairement à un marathon, personne ne s’échauffe car il
fait chaud et l’effort n’est pas le même. Quelques uns font les 100 pas, soit pour
s’échauffer d’une certaine manière, soit parce qu’ils ne tiennent plus en
place, soit les 2, me concernant. Un gars est assis assez en retrait derrière.
On dirait qu’il veut être sûr que personne ne lui enlèvera le rôle de
« voiture balais ».


Le boudin à air
servant d’arche de départ s’écroule progressivement sur les 1^ers. La
sono du speaker ne marche pas. Les coureurs s’impatientent et finissent par le
faire savoir. Finalement on entend juste le compte à rebours et ça y est c’est
parti. Il est 17 heures.





Je suis plutôt dans
la 2^ème moitié du peloton. Dès le départ, j’alterne course et marche
toutes les 7’+3’. J’enlève aussi mon buff dès que je suis à l’ombre car il fait
chaud. J’ai quand même mis un T-shirt à manches courtes plutôt qu’un marcel
pour 2 raisons : le moindre risque de frottement (du sac) et le
rafraîchissement de l’air quand la nuit sera tombée. Les mêmes raisons m’ont
fait choisir mon cuissard « fétiche » plutôt qu’un short.





En avançant le long
des quais du port de Vannes, la Bretagne se rappelle à nous avec des écoliers
qui jouent de la cornemuse. Déjà on voit sur les quais en face les 1^ers
qui se détachent. Je prends le temps de photographier et filmer ce quartier
plaisant de Vannes et des spectatrices me rappellent gentiment qu’il faut que
je cours … Ok, je m’y remets. En quittant Vannes, un gars déguisé en soldat de
siècles passés nous salue en jouant du tambour. Ca y est le raid commence
vraiment. On aperçoit le Golfe après 2kms. Au gré du rythme des uns et des
autres on se double et se redouble. Quasiment tout le monde marche à la moindre
côte, histoire de s’économiser. A celle du 4^ème km, j’en profite
pour ressortir mon appareil photo qui reste accroché à mon sac, à portée de
main. Un gars se propose de me filmer. Sympa car ce sera les seules images de
moi.

Après 7kms on
arrive à Séné. Ca y est le rythme est pris. Après 1h l’occasion m’est donnée
d’avoir un repère d’allure par gps grâce à un groupe : 8,2km/h, c’est
correct. Au 10^ème km on arrive à une autre petite côte. Puis du plat
avant une bonne descente vers le port de Bellevue. En même temps qu’un autre
coureur, je m’arrête 5’ sur le haut, en forêt, sur un banc, pour uriner,
enlever des petits cailloux de mes chaussures et remettre des barres
énergétiques dans mes poches et mes chaussettes de contention (ce n’est pas
prévu pour mais pratique, comme en conviendra un autre coureur à qui j’ai donné
des idées). Bellevue mérite son nom. On est à nouveau proche de Vannes. 3 rives
se rejoignent presque à cet endroit. C’est un joli coin de mouillage. Le port
est très animé avec une fête populaire ce soir là. Je tape à nouveau avec
plaisir dans des mains d’enfants. Arrive le 1^er lieu de pointage que
je passe en 1h54’42 (en 627^ème position sur 742 classés). On monte à
nouveau pour vite redescendre vers les bords du Golfe. Une personne oriente les
coureurs vers cette descente sur la droite qu’on louperait certainement pour
aller tout droit. Je redouble mon groupe m’ayant signalé notre progression
après 1h (ils ont du me doubler lors de mon arrêt). On en est pile à 2h et
16kms, soit encore du 8km/h.




On passe à côté de
cabanes d’ostréiculteurs, de plages, de belles maisons en bord de mer comme on
peut en rêver (typiques, pas les unes sur les autres, avec du terrain, accès
direct à la mer), quelques pas sur le sable et on longe un petit mur protégeant
la côte de l’érosion avant d’arriver au 1^er ravitaillement à côté de
l’école de voile de Séné, dans la pinède de la presqu’île de Moustérian. Je
croyait être dans les 150^èmes d’après un enfant, mais soit il a
juste compté ceux qui lui ont tapé dans la main, soit il doit retourner à
l’école car je suis en fait 614^ème / 742 classés, avec 2h35’15 lors
de mon arrivée à ce ravitaillement du 20,59^ème km (moyenne 7,95km/h).
J’ai repris 13 places par rapport à Bellevue, même si ça n’a aucune importance.
Il y a en effet du monde dans cette pinède. Je refais le plein de ma poche à
eau que j’avais bue aux ¾. Je prends quelques fruits secs, bois, urine et après
environ 20’ d’arrêt je repars.




Quelques centaines
de mètres + loin on tourne face à une autre belle petite île. Ca monte un peu
ensuite. Des coureurs me laissent faire le meneur d’allure. Pas grand chose à
signaler à part encore et toujours des chemins passant entre les champs, à
travers bois, à travers des villages aux maisons pleine de style, à part
également un coureur « enfreignant » le règlement pour demander de
l’eau à une habitante (mais chut on ne dira pas qui et vaut mieux ça plutôt
qu’il ne se déshydrate), et à part un coin pour gourmands repéré vers le 30^ème
km (un champ de production de fraises !).




Je crois commencer
à remonter sur des grands-raiders en voyant certains marcher + longuement et
lentement, avec des bâtons. Mais difficile de différencier les coureurs.
Dommage. Vers le 33^ème km certains se sont allongés dans un jardin
pour se reposer sous des arbres. Sans doute des grands-raiders me dis-je
encore. Des particuliers proposent parfois de l’eau (cf problème vis-à-vis du
règlement) ou des poubelles (parfois vite devenu les 2 en 1). C’est sympa car
les poubelles ne courent pas les « rues » et il faut à défaut bien
veiller à ne pas perdre ses emballages vides. J’en profite pour me réjouir de
la propreté (apparente du moins) des chemins malgré le nombre de coureurs qui
les fréquentent.




Vers le 34^ème
km je fais un bout de chemin avec un breton (Julien) et on discute un peu
pendant 2 kms, dans cette portion la moins agréable, en contre-sens le long de
la route (repérée en car à l’aller). Il continuera seul lorsque je marcherai
dans cette portion montante avant Noyalo (d’où il est apparemment reparti après
moi). Même si on se double et redouble les uns les autres, j’ai le sentiment de
remonter du monde en essayant de maintenir mon rythme de 7,95km/h jusqu’au
ravitaillement de Noyalo (35,15^ème km) que j’atteins en 4h25’10 et
480^ème sur 742 classés.




Je me demande ce
que je vais manger et pouvoir bien digérer. Il y a beaucoup de monde
(accompagnateurs inclus) et je fais la queue (pas trop longue). Finalement,
j’opte pour une soupe (ça hydrate et apporte des minéraux en principe), du
jambon blanc, des fruits secs et du riz au lait. Je recharge ma poche d’eau et
y verse de la poudre, je vais uriner et repars. Sans doute bien 25’ après mon
arrivée. Un petit coup de fil à mon amie pour lui dire que ça va bien et que je
continue.




La nuit commence à
tomber. Le ciel est un peu + couvert que la veille et il fera donc nuit avant
23h ce soir. Un point de « contrôle » est installé + loin mais
personne n’est contrôlé. C’est vrai que c’est délicat d’arrêter quelqu’un dans
son rythme. Un contrôle visuel suffit peut être pour déceler qui semble trop
peu chargé. Mais n’ayant pas dû ouvrir mon sac une seule fois, autant dire que
l’équipement est conseillé et non obligatoire…mais avec le risque que certains
se mettent en danger en étant sous-équipés et de fausser les classements avec
des performances relatives qui n’auraient plus rien à voir. Mais bon, c’est un
vaste débat.




Je m’arrête 2 fois 5’
pour manger un peu et surtout sortir ma frontale puis mon brassard lumineux avant
de me retrouver face contre terre. Je n’ai pas une lampe performante (ce n’est
pas une led) mais ça me suffit (avec ma micro lampe d’appoint à la main) et de
toutes manières je ne compte pas courir souvent de nuit (c’est ennuyeux,
dangereux et dommage je trouve).




On retrouve les
encouragements des spectateurs en traversant quasi de nuit le village « le
Hézo », après 45kms. Des personnes auprès desquelles je me renseigne me
permettent de me situer sur la carte. Il reste encore 12kms jusqu’à Sarzeau.




Vers Lasné, on
passe ensuite pas mal d’écluses et de chemins blancs entre des marais salant.
J’essaie d’imprimer un bon rythme, même si je perds un peu de temps à certains
carrefours (quand je suis seul) pour vérifier la direction étant donné la très
faible signalisation de nuit et mon éclairage modeste.




Le parcours
emprunte encore un peu le bord de mer avec des chemins étroits dont il faut se
méfier des trous. Même sur des routes ou chemins + larges et + plats il faut
faire attention aux irrégularités du terrain. C’est casse gueule et ça ne
m’amuse pas. Je commence à en avoir assez et désespère de voir les lumières de
Sarzeau ou le moindre repère kilométrique.


Je me fais une
fausse joie en arrivant dans un village dépendant de Sarzeau en voyant marqué
Sarzeau sur des plaques de rue. Il faut continuer. Il y a toujours des coureurs
pas loin devant ou derrière, mais personne qui n’évolue longtemps à côté de moi
et je suis donc souvent seul. De toutes manières, les échanges entre coureurs
sont malheureusement assez limités je trouve.




Enfin, après 1h30
environ de nuit, 3h07’26 depuis mon précédant pointage à Noyalo, j’ai fait ces
derniers 20,25kms jusqu’à Sarzeau à 6,5km/h de moyenne (arrêts inclus bien
sûr).


Un coureur, que je
double au niveau du stade, avant le gymnase où se tient le ravitaillement, me
complimente sur mon finish. Je lui dis de ne pas faire attention car je n’irai
pas + loin. Pour ma part, contrat rempli avec abandon comme prévu à Sarzeau
(55,4km), après 7h32’36 d'alternance course / marche sur un rythme 7'/3' (soit
environ 60-70% de course et 7,34km/h de moyenne). Je suis 394^ème
mais finirai 643^ème sur 742 classés.


Au pointage un
coureur abandonne aussi devant moi. Je n’hésite pas et remets sans remords mon
dossard et me renseigne sur les navettes vers l’arrivée. Il y a beaucoup de
monde dans ce gymnase.




Je vais de suite me
restaurer. Je prends cette fois jambon et pâtes, du gruyère, du chocolat et un
dessert (fruit ?). Ca ne discute pas trop à table entre coureurs qui ne se
connaissent pas. A la table d’à côté est le 2^ème du grand-raid,
Christian Efflam, qui est reparti sur le raid. Sur son T-shirt est écrit
« coureur de l’infini », ce qui résume bien tout. Après avoir fait
178kms en 19h26’, il a enchaîné 4h30 + tard avec 88,5kms en 13h15’. Chapeau !


Après avoir mangé
je vais faire un tour des installations. Certains dorment dans une salle
attenante, d’autres se font masser ou soigner les pieds.


Je vais uriner puis
repars avec une navette prête à partir pour l’arrivée. Le trajet par la route
n’est pas long (12kms) ; bien moins que les 33kms restants du parcours du
raid. Je discute un peu avec mon voisin dans cette navette, mais personne n’est
très bavard. Breton lui aussi, il en avait assez également. A l’arrivée à Port
Crouesty, je fais le tour des installations. Je remets mon gobelet et on me
donne une boîte de biscuits bretons au beurre en cadeau pour ma participation.
Chouette cadeau pour le gourmand que je suis.




Le speaker annonce
les arrivées. Vers 1h30 du matin on en est au podium féminin du trail de 56kms.
Je me dis que basilio et pompier22 ne sont peut être pas loin ou encore
joignables mais je tombe sur la messagerie en les appelant. Je rentre donc
tranquillement à pieds à mon appart. Heureusement ce n’est pas loin et il ne
fait pas froid. Mon amie m’avait préparé à manger mais je remange peu car j’ai
eu ce qu’il me fallait à Sarzeau. Une bonne douche et peu avant 3h au
lit !




En conclusion, encore
une fois je dirais que c’est une belle course mais qu’il est dommage que les
kms ne soient pas marqués et qu'il manque un peu d'échanges entre coureurs ou
groupes de coureurs. Dommage aussi que les grands-raiders ne soient pas +
identifiables, afin de les encourager davantage. Mais l’organisation dit déjà y
remédier l’an prochain.




Merci pour vos encouragements.
J'ai fait 1h30 de nuit et ça m'a suffit (au - pour cette fois) car ça me plait
moyen de courir de nuit (casse gueule et on passe à coté de coins magnifiques
sans les voir). Courir avec un sac fut nouveau pour moi aussi. Avec 5,5kgs il
aurait pu être + léger, mais comme je voulais me simplifier la vie et ne savais
jusqu’où je pourrais aller avec mon manque de fer et d'hémoglobine... alors
j'ai pris 2L d'eau et 500grs de barres nutritives plus (entre autres)
l'appareil photo et l’i-pod. Côté eau, la marge n'était pas grande entre 2
ravitos. Côté barres, j’avais + que nécessaire. Aux ravitos on trouvait :
fruits secs + boissons au 20^ème km, soupe, pâtes, jambon, riz au
lait, fruits secs au 36^ème km, et idem au 55^ème km.




Ca restera un bon
souvenir, mais même si j'ai croisé du monde, parlé un peu avec 2-3, on se sent
parfois un peu seul. Parfois c’est super pour l'évasion, mais sur de telles
distances je pense que c’est mieux de courir en groupe. Faut vraiment un beau
parcours comme ca pour me faire courir avec un sac, car c’est pas (encore?) mon
truc.




En tous cas, je
n'ai pas souffert de mon manque de fer et d'hémoglobine. Je pense avoir pas mal
géré et avoir des taux sanguins meilleurs que mi-mai, même si ca ne peut
remonter que progressivement. Et en + ce n’est pas avec 0 entrainement 1 mois avant
que c’était gagné d'avance de bien finir.




J'y reviendrai peut
être pour finir le semi raid. A voir, car la durée me rebute un peu. En tous
cas, pas sur le grand raid, encore trop long pour moi.




Bravo a tous ceux
qui ont fait tout ou partie de ce grand raid, du rail ou du trail. Mention
spéciale à pompier 22 et basilio. Belle équipe et belle preuve de volonté.
C’est très fort !

Merci à toi de nous faire partager ces moments

C'est pas l'envie qui me manque non plus, histoire de découvrir d'autres sensations.

J'ai vraiment pris le temps de lire ton CR.
Un grand bravo pour ton courage et ton récit.
Une véritable source d'infos, de sensations, d'émotions....
Un grand merci à toi NTissot pour nous avoir partagé ton aventure.
Jean Raph'

merci à toi aussi. c'est aussi ce que j'aime, échanger sur ses impressions de course, d'entrainement.
merci encore aux webmasters comme olivier qui nous permettent de partager notre passion.

a bientot peut etre a Hayange

Jean Raphaël a écrit:

J'ai vraiment pris le temps de lire ton CR.
Un grand bravo pour ton courage et ton récit.
Une véritable source d'infos, de sensations, d'émotions....
Un grand merci à toi NTissot pour nous avoir partagé ton aventure.
Jean Raph'