Ne pouvant pas me préparer pour un marathon de printemps à cause d'une toux tenace en ce début d'année et par manque de disponibilité, je me suis donc rabattu sur une course longue déjà testée l'an dernier à l'occasion de sa 1ère édition: les 35kms du DKV urban trail du Luxembourg. Le 35kms a une dénivellation positive cumulée de 700m, avec pas mal de sous bois et d'escaliers. J'avais pris un certain plaisir à faire cette course l'an dernier et avais pas mal fini, 29ème en 3h12'.
Cette année je me prépare de manière un peu aléatoire, en fonction de mes disponibilités, en essayant juste de courir + souvent et + longtemps sur des parcours un peu vallonnés. On projette avec un copain,Bianco, de courir ensemble puisque ça nous avait bien plus lors du semi de Rombas l'an dernier. L'intention est surtout de se faire plaisir, en essayant de finir entre 3h10' et 3h30'.
Le jour J la météo s'annonce chaude (+26°C à l'ombre) ; heureusement qu'il y a pas mal de portions en sous bois sur ce parcours. On se retrouve à 13h15, près du départ, pour un départ à 14h. On retrouve également Fabdulux, dont je fais avec plaisir la connaissance. Il projette de courir + tranquillement que nous. On papote pas mal et je suggère 10min avant le départ d'aller se dégourdir les pattes dans la verdure en contrebas.
Vient 14h et le départ commun des 12 et 35kms. On s'élance et, étant frais plus "aspiré" par le flot de coureurs, Bianco me dit que je suis à 15km/h et qu'il ne compte pas tenir ce rythme. Alors on ralentit et finit par passer ce 1er km en ville en 4'36. Le début du parcours a été changé pour ne pas arriver trop groupés trop tôt dans les 1ers escaliers et créer des bouchons. C'est encore loupé car la boucle n'est toujours pas assez longue et les coureurs trop nombreux, ce qui fait qu'avant même d'avoir fait 10' de course on est arrêté à l'approche des 2èmes escaliers puis des 3èmes (en colimaçon), dans les anciennes fortifications en contre bas de la ville. Faudra revoir le(s) départ(s) car ça n'apporte rien à personne de bouchonner dans 2 escaliers.
On repart et ça continue de monter, descendre et zigzaguer dans la ville. J'étais plus rapide que Bianco au début, mais on s'est tiré l'un l'autre, lui passant devant dans les montées et moi dans les descentes et sur le plat. On passe le 5ème km en 27'48, et on va bientôt sortir du centre ville, nous retrouvant par moment à l'ombre de forêts. Ca fait vraiment plaisir de courir ainsi en sous bois. Cependant je dois vraiment me méfier car une 1ère fois je manque de me tordre la cheville gauche sur un petit sentier alors qu'on court à peine depuis 1h, puis je me retrouve par terre à l'occasion d'un virage tapissé d'aiguilles de pin, dans une descente. Heureusement, plus de peur que de mal. Je montre ainsi à Bianco que je ne suis pas habitué comme lui à évoluer sur pareil terrain.
Voyant que mes clés de voiture se détachent progressivement de mon cuissard, Bianco me propose gentiment de les mettre dans une de ses poches zippées. Bien + tard ça me compliquera le retour à la maison pour des raisons que je développerai plus loin.
Lui et moi avons taché de courir ensemble le + possible, ce que nous avons réussi pendant 2h15 environ. Mais 1h30 passée j'étais + souvent derrière lui. La dernière fois que l'on aura été ensemble c'était sur la piste cyclable sur le retour vers le centre ville. Je reviens sur lui avant le ravitaillement et y reste moins longtemps. Mais il me rattrape vite dans une forte montée qu'il monte en courant d'une manière aussi impressionnante que constante. Puis il a pris les devants jusqu'à ce que je le retrouve...aux urgences. Il a eu un coup de chaud, mais s'est vite retapé. Il avait pourtant fait le + dur après environ 32kms sur 35. Il ne lui restait que la descente vers ce tunnel sous la ville ou il aurait retrouvé beaucoup de fraicheur, puis les escaliers de l'arrivée. Pas de chance, après une 1ère édition écourtée l'an dernier pour cause de blessure.
De mon coté, après 2h30 le plaisir n'était plus là. Je me suis efforcé de courir autant que possible et raisonnable pour que cette galère ne dure pas trop longtemps. J'ai eu du mal à finir pour différentes raisons: manque d'hydratation suffisante sans doute, grande sensibilité à la chaleur, manque d'entrainement en volume et spécifique.
Les courses au lux ne me réussissent pas souvent. Peut être que je les prépare - bien, me disant que si je les loupe ce n'est pas grave, comme elles sont juste à coté de chez moi. Ce n'est pas comme quand on fait des centaines de kms exprès. C'est une erreur, surtout sur du long. Mais là, je n'en suis que partiellement fautif, car il y a eu pas mal d'abandons (presque 20%) et de coureurs à la peine comme moi. Il aurait fallu bien + de ravitaillements sur la 2ème moitié du parcours (même si les organisateurs en ont improvisé quelques uns en réalisant les effets de la chaleur), et mieux les annoncer. Je savais qu'il n'y en aurait pas beaucoup et j'avais 4 petites gourdes à ma taille, mais je ne m'attendais pas à une telle chaleur (+ dur en début de saison). La prochaine fois je prendrai un camel bag. Je l'ai acheté depuis. Car je ne veux plus être à nouveau à la limite de la défaillance et marcher autant à chaque montée (sur le retour). Je m'accrochais désespérément à chaque rampe d'escaliers ; que les derniers furent durs (malgré la perspective de la fin toute proche). Et qu'il fut long et frais ce tunnel tant attendu.
Désormais si je m'élance pour de la dénivellation, faut vraiment que je prépare ça. En espérant m'en souvenir si je veux trouver un jour du plaisir à faire des courses comme le marathon du Mont Blanc par ex.
Une fois la ligne d'arrivée passée (en 4h01'30) et ne trouvant pas Bianco, j'ai vite réalisé que j'étais coincé sans mes clés, sans le moindre sous ni téléphone et crevé. Je me suis demandé si Bianco n'étais pas déjà rentré, las de m'attendre. Je savais que Fab devait encore arriver, mais + tard. Heureusement que j'ai retrouvé Harold (qui a galéré aussi), une connaissance de Bianco présentée avant la course, qui avait le portable de Bianco. On a fini par se retrouver grâce à lui. Merci. Bianco n'habite pas très loin (sur le parcours du marathon de Luxembourg d'ailleurs) mais, quand on est crevé, s'est toujours trop loin (en plus marcher dans ces rues dans cette tenue ça me rappelait de mauvais souvenir du marathon justement). Merci aussi à sa femme qui est très sympa et m'a gentiment emmené avec elle aux urgences retrouver Bianco et m'a ramené à ma voiture.
Un truc que je voulais signaler et trouve vraiment dégueulasse, c'est de voir que dans les 50-60 premiers des 35kms (mais ça doit pas être mieux derrière) il y a un gros paquets de pollueurs qui ne trouvent rien de mieux que de jeter leurs bouteilles par terre dans la foret. Y a même un type en manque d'eau qui m'en demande et ne trouve rien de mieux à faire que de la jeter ensuite en contrebas du chemin. Sans complexe le pollueur en +! Et qu'on ne vienne pas me dire qu'une petite bouteille c'est encombrant. Ils jouent pas une qualif olympique les types!...Moi je cours avec ma bouteille d'un ravitaillement à l'autre ou jusqu'à la prochaine poubelle, surtout en foret. Les organisateurs avaient pourtant mis les poubelles en nombre après les ravitaillements et indiqué la dernière (malin). Si on garde une bouteille au delà on a le DEVOIR de la jeter QUE dans la prochaine poubelle, par respect pour les organisateurs/bénévoles, ceux qui donnent le droit d'emprunter ces chemins et par respect pour la nature qui nous offre un beau terrain de jeu. Vraiment parfois y a des baffes qui se perdent...
Bon sinon y a des gens qui prennent des libertés avec le parcours, de + ou moins bonne foi. C'est vrai que j'ai moi même failli prendre un raccourci, plus très lucide, mais un autre coureur m'a remis dans le droit chemin. A moins d'être à l'agonie faut pas prendre de raccourci, sinon si on le fait faut pas ensuite passer la ligne d'arrivée, pour ne pas être classé comme les autres qui ont fait le parcours entier.
Je tiens à remercier les nombreux bénévoles pour leurs encouragements et les heures passées à leur position pour nous permettre de courir et nous ravitailler ; mais il en faudrait quelques uns de + encore notamment autour de la philarmonie pour mieux indiquer la direction. Ou alors bien flécher au sol là où il peut y avoir ambiguité. C'est peut être plutôt ça la solution.
Au final je ne regrette pas. Longue vie à ce trail et à une prochaine édition. Si je suis préparé je tenterai le futur 50km et sinon je testerai le 12kms.
Sujet: 2ème DKV urban trail de Luxembourg 08/05/2011 
Mar 31 Mai - 19:24
