Le Kényan Geoffrey Mutai a couru le marathon le plus rapide de l'histoire en s'imposant lundi à Boston dans un temps de 2 h 03 min 02 sec qui ne sera pas officialisé comme le record du monde de la distance en raison des spécificités du parcours bostonien.
Dans son formulaire d'homologation d'un record du monde de course à pied sur route, la Fédération internationale (IAAF) exige que la baisse d'altitude entre les lignes de départ et d'arrivée n'excède pas 1 m par km (soit 42 m). Ce chiffre est de 3,22 m par km sur le parcours de Boston.
L'IAAF exige aussi que les lignes de départ et d'arrivée ne soient pas situées l'une de l'autre à plus de 50% de la distance de la course à vol d'oiseau (soit 21 km pour le marathon). Ce n'est pas le cas entre Hopkinton (Massachusetts) et Boston, où le tracé de course est en quasi ligne droite.
Le record du monde homologué comme tel par l'IAAF restera donc les 2:03:59 établies par l'Ethiopien Haile Gebrselassie en 2008 à Berlin.
Mais la portée de la performance de Mutai est particulièrement parlante lorsque qu'on la compare à l'ancien record du parcours, établi l'an passé par le Kényan Robert Kiprono Cheruiyot. Mutai l'a battu de 2 min 50 sec! Il a aussi battu son ex meilleure performance en carrière de 1 min 53 sec...
À 29 ans, Mutai a devancé son compatriote Moses Mosop de seulement quatre secondes et de près de 2 minutes le vainqueur du dernier marathon de New York, l'Ethiopien Gebregziabher Gebremariam (3e).
Ces trois derniers coureurs ont eux aussi effacé la marque établie par Cheruiyot l'an passé.
«Je savais que je pouvais faire un bon chrono mais je ne pensais pas pour autant au record, a déclaré le vainqueur. Je m'étais bien préparé en faisant du cross-country (5e des Mondiaux-2011 à Punta Umbria/ESP le 20 mars).»
Quand Mutai a placé une attaque dans les 8 derniers kilomètres, seul Mosop a pu s'accrocher et rester dans sa foulée mais il n'a pas eu assez des ressources pour aller le chercher avant la ligne.